Petite réflexion perso d’un mercredi matin. ✌️
Ce matin, je me baladais sur les bords de mer, le podcast "Pénétration" par les Couilles sur la Table, dans les oreilles. Discussion très intéressante.
J’ai soudainement pris conscience de la violence du langage utilisé pour parler de sexualité. Depuis quelques années, déjà, j’essaye de déconstruire certains schémas mentaux dégradants et qui n’ont, je trouve, pas de fondements légitimes. Bref !
→ Tirer, casser les pattes arrière, fourrer, attraper, prendre
→ Une conquête, décharger, mitrailler, etc.
Wow la violence ! Pourquoi utiliser des mots liés à la guerre et à la chasse pour parler d’amour ? Inapproprié, non ?
Pourtant, à aucun moment, je n’avais remis en question ces verbes et noms. Pour être honnête, je les trouvais déjà vulgaires. Ce n’était pas pour autant que j’allais plus loin dans ma réflexion. Je n’avais pas spécialement envie de faire évoluer les choses. Tant qu’on ne me le disait pas frontalement, je jugeais juste cela comme “bête”. En fait, je ne voyais peut-être pas à quel point cela me rabaissait en tant que femme ou personne pénétrée.
On revient sur tout cela ;)
Déjà, si on analyse un petit peu plus ces verbes, il y a toujours une personne qui fait l’action, qui domine, l’homme. Puis, il y a la petite proie, celle qui s’est fait attraper, qui n’a plus de contrôle sur la situation, elle est passive. WTF non ? Depuis quand un rapport sexuel consenti est un piège ? Depuis quand les personnes pénétrées doivent subir le moment ? Pourquoi l’amour est-il étroitement lié à la violence et serait synonyme d'asservissement ?
Pour aller plus loin, le mot "pénétrer'' est également source de discussion. Finalement, même lui, s’il n’est pas vulgaire, est rabaissant. Il induit une passivité de la femme, ou personne pénétrée pendant le rapport. Pourtant, nous savons tous très bien que dans les faits, cela est complètement faux. Une femme est active lorsqu’il y a pénétration, son corps se moue, sa bouche embrasse et ses mains caressent.
N’est-il pas dommage, pour quelque chose de plaisant, dans la réciprocité et le partage, d’utiliser des termes qui finalement quand on creuse un peu, sont diminuants pour l’un ?
Je ne me considère pas comme une proie, ni comme un objet devant être passif et je trouve que les rapports sexuels doivent se faire dans le respect de l’autre. Voilà, c’est dit !
Mais alors quel terme utiliser afin de parler de coït de façon égalitaire et respectueuse ?
“Circlure”, ou le mot magique qui pourrait changer notre manière de parler et de percevoir les rapports sexuels, plus particulièrement lorsqu’il y a pénétration.
C’était bien la première fois que j’entendais ce mot, et cela a attisé ma curiosité.
Inventé en 2016, par Bini Adamczak, philosophe et féministe allemande.
J’ai beaucoup aimé la simplicité de son explication dans la revue Glad :
« le mot circlusion est facile à apprendre et facile à appliquer. Je circlus, tu circlus, iel est circlus·e. Et surtout, il est beaucoup plus pratique que pénétration. Le mot pénétration comporte quatre syllabes, circlusion en a seulement trois. Ainsi, son introduction est tout à fait dans l’intérêt de l’économie. Nous gagnons du temps précieux que nous pouvons ensuite investir dans la baise. »
VALIDÉ !
Si on récapitule, Circlure permettrait de rétablir l’égalité dans le rapport sexuel en induisant que chacun est actif et acteur dans le moment et que chacun peut avoir du désir. Ainsi, l’homme pourrait pénétrer son ou sa partenaire et le second protagoniste pourrait circluer en retour. Tout simple et tellement plus approprié ;) À garder en tête !
D’ailleurs, c’est quoi un rapport sexuel ? À creuser dans un prochain article ;)
A+